Le Mémorial terre-neuvien à Beaumont- Hamel est une visite incontournable guidée gratuitement tous les jours par des étudiants canadiens. Les enfants seront impressionnés par la taille des tranchées (les mieux préservées de la Somme, dont certaines sont encore accessibles) et des trous d’obus encore bien marqués dans le paysage. D’avion, on distingue encore la ligne de front ! En hommage aux soldats de Terre-Neuve, des arbres ont été rapportés d’outre Atlantique, boisant le chemin jusqu’à la butte où trône depuis 1925 la fière statue d’un caribou, emblème du Royal Newfoundland Regiment. Un centre des visiteurs permettra aux petits et aux grands d’en apprendre davantage sur l’histoire de Terre-Neuve et ceux qui sont partis de si loin pour se retrouver sur les champs de bataille en France.
Deux expériences immersives pour "vivre" la vie des tranchées
Le Mémorial Terre-Neuvien à Beaumont-Hamel
Le musée Somme 1916
A Albert, le musée Somme 1916 propose lui aussi une expérience immersive à la découverte du quotidien des poilus dans les tranchées. Reconstituées dans un souterrain à 10 mètres de profondeur, les mises en scène grandeur nature restituent la dimension humaine du conflit au travers d’objets personnels ou de matériel ayant appartenu aux soldats. L’émotion est forte devant les conditions de vie extrêmes – le froid, le manque de sommeil, les rats… – et le courage qu’il fallait déployer pour surmonter la pression psychologique et physique des attaques foudroyantes souvent nocturnes et celle des longs moments d’attente. On comprend alors mieux les épisodes d’élans de fraternisation –et ils semblent si profondément humains- comme le fameux Noël 1915 célébré dans le no man’s land entre les tranchées ennemies.
Avant de regagner la surface et l’arboretum où serpente la rivière Ancre, on traverse un son et lumière qui retrace une nuit sous les tirs d’artillerie. La ville d’Albert a gravement souffert du premier conflit mondial, mais la capacité des habitants à se dépasser et à surmonter les épreuves a donné lieu à d’audacieuses innovations dans le domaine architectural : 260 façades Art-Déco ont surgi du champ de ruine laissé par les allemands en 1918. Au sortir de la guerre, c’est d’ailleurs toute la région Hauts-de-France qui entre dans cette phase de rebond, de reconstruction, de réinvention marquée par un vent d’optimisme et un foisonnement économique et artistique : l’Art Déco étale ses frises en ciment, marquises et bow-window de Béthune à Maubeuge en passant par Bruay la Buissière, Saint- Quentin, Lens, Arras…