Une marche vers Rome par le GR145
Il y a une sorte de douceur et d’équilibre : on peut marcher longtemps sans ressentir de fatigue. Après un bout de chemin, mettre un pied devant l’autre devient un Mantra, un Ohmmmm corporel qui ramène la conscience à l’instant présent et nous reconnecte à nos 5 sens. La Via Francigena naît en 990 lorsque l’archevêque Sigéric de Cantorbéry partit en pèlerinage vers la ville éternelle pour recevoir le pallium des mains du pape Jean XV. Tous les chemins mènent à Rome proclamait au XIIème siècle le moine Alain de Lille, soulignant ainsi les multiples itinéraires possibles. On emprunte le majeur, aujourd’hui matérialisé par le GR145, et l’on choisit de relier Saint-Quentin à Laon. Deux jours de périple ; départ devant la basilique de Saint-Quentin sur les traces des anciens Romieux. À peine passé devant l’hôtel de ville gothique, on rejoint les berges du canal qui longe la Somme et qui sera notre guide pendant près de 10 km. Le long de cette calme étendue d’eau les pas se déroulent souplement. Un bon échauffement, et déjà l’esprit s’envole, happé par le bruissement des feuilles qui s’agitent au-dessus de l’eau.
Méditer c’est retrouver cette dimension originelle du sentir où nos routines mentales n’ont plus prise, où tout peut paraître sous un jour neuf plein de possibles. Marcher rend optimiste !