Nos petites ondes intrépides, impatientes et sans répit ne nous laissent pas vraiment le temps de souffler s’ajoutent notre désir et notre volonté de tout savoir, tout maîtriser, de tout acquérir…. Nous voilà pris au piège dans l’engrenage du quotidien. Mais savons-nous encore écouter notre instinct, notre petite voix intérieure ?
La majorité des pèlerins, chaque année plus nombreux, arpentent les chemins de Saint-Jacques de Compostelle ou de la Via Francigena et prétendent qu’en quête de sens, la marche leur est salvatrice parce que méditative. Mis à part leurs petits bobos d’ampoules aux pied ou sac surchargé, ils témoignent que dans le silence de leurs pas, progressivement et inconsciemment, le lâcher prise s’installe, distancie leurs perceptions habituelles pour leur permettre de faire le point avec eux-mêmes. Et pas besoin d’aller jusqu’à Rome ou en Espagne : quelques kilomètres suffisent….
Marcher, c’est retrouver son instinct primitif, sa place et sa vraie position, son équilibre mental et physique. C’est aller avec soi, sans autre recours que ses jambes et sa tête. Sans autre moteur que celui du cœur, celui du moral.
Jacques Lanzmann